lundi 20 juin 2011

La culture est-elle soluble dans le congé parental ?

Qui a dit que la culture n'était pas soluble dans le congé parental ? Non je ne parle pas de l'intégrale de Tchoupi ni des petits "Dokeo", très bien faits au demeurant, et à la lecture desquels il m'arrive d'apprendre des choses, je dois bien le reconnaître ! Non, je parle de la vraie culture bien sûr, celle qui a pour terrain de jeu le tout Paris et pour résidence principale le Louvre.
Me voilà donc décidé à profiter enfin des expositions temporaires et autres merveilles que la capitale a à nous offrir. Et je ne résiste pas à l'envie de vous raconter deux de mes aventures.
Fasciné depuis longtemps par la civilisation des Incas, je ne pouvais manquer pour rien au monde l'exposition "L'or des Incas" à la pinacothèque de Paris. Sagement je décide de ne pas tenter le diable et de m'y rendre simplement accompagné du plus jeune de mes enfants. On ne peut imaginer le sentiment de liberté lorsque l'on passe de deux enfants à un seul. La vie vous semble si légère et tellement de choses sont à nouveau possible. Le métro et le bus sont par exemple deux moyens de transport tout simplement proscrits lorsque vous avez deux enfants en bas âge. Ils redeviennent possibles avec un seul enfant. 
Dès mon entrée dans le musée, je suis saisi par l'ambiance de recueillement qui y règne. Une solennité envoûtante. Une tranquillité en ce jeudi après-midi qui ne sera troublée que par ... mon enfant !!! Je me souviens encore du regard accusateur de cette dame, qui semblait tout droit sorti de l'opéra ou du grand prix de l'Arc de Triomphe, et qui me dit sur un ton sarcastique : "vous avez raison il faut les initier très tôt". Je me souviens encore de ma recherche effrénée dans les vitrines de l'exposition d'un objet qui pourrait susciter l'intérêt d'un bébé d'un an. Après quelques bousculades et avoir un peu joué des coudes, j'ai finalement découvert quelques bibelots de la taille d'un dé à coudre qui avaient la forme d'animaux (oiseaux et singes). J'ai pu m'en approcher et gagner quelques minutes de tranquillité chèrement payée : "excusez-moi, c'est une urgence ! Laissez-moi la place devant les singes, votre tranquillité en dépend !". Je dois bien reconnaître ne pas avoir profité dignement de cette exposition, maudissant cette civilisation qui ne devait pas beaucoup aimer les enfants sinon ils auraient pensé aux générations futures et nous aurions eu quelques objets dignes d'intérêt pour un bébé. Il en va de même des organisateurs qui ont eu l'impolitesse de mettre les vitrines d'exposition en hauteur de telle sorte que les enfants ne peuvent admirer les trésors des Incas que confortablement installés dans les bras de leurs parents.        

Ma deuxième sortie, deux-trois semaines plus tard, était prévue pour le temple de la culture, le musée du Louvre. Je dépose mon plus grand enfant vers 15h à la crèche et me voilà dans le métro une nouvelle fois avec le plus jeune, toujours âgé d'un an. Deux changements de métro et un changement de bébé plus tard, sans compter les nombreuses marches qu'il a fallu grimper tout en portant la poussette (les escaliers mécaniques étant une denrée finalement rare dans le métro parisien), me voilà arrivé au Louvre vers 16h30. Juste à temps pour le goûter. Encore faut-il trouver le lieu adéquat. Je me mets alors à la recherche d'un café accueillant qui sera finalement Angelina. Vers 17h30 je peux enfin commencer la visite des antiquités égyptiennes tout en réalisant que, sur la base de mes temps de passage à l'aller, si je veux pouvoir récupérer mon aîné à la crèche avant 18h45 il va  me falloir partir ... maintenant ! Juste le temps d'admirer une sculpture et me voilà sur le trajet du retour qui s'avèrera tout aussi épique. A la difficulté de la transhumance en période de pointe il m'a fallu ajouter la frustration d'avoir raté mon après-midi. Heureusement que mon enfant a particulièrement apprécié le métro, une véritable oeuvre d'art pour les yeux d'un bébé.

Depuis ces deux épisodes, lorsque je planifie une sortie culturelle, non seulement je double systématiquement les temps de transport prévus mais en plus ... je m'abstiens d'y aller avec les enfants ! C'est à cette condition que la culture est soluble dans le congé parental. Et puisqu'on parle de culture j'en profite pour vous recommander l'exposition temporaire au Louvre sur Claude le Lorrain qui est absolument magnifique pour quiconque aime les paysages et la peinture.  

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