samedi 6 août 2011

Le jour où j'ai gagné mes gallons de maman.

Voici deux scènes vécues dans les parcs parisiens la première au tout début de mon congé parental et la seconde il y a quelques temps. Vous noterez la progression stupéfiante du papa. La chrysalide, gauche et emprunté, que j'étais a finalement réussi à déployer ses ailes et à se fondre dans le paysage. Je suis désormais prêt pour le troisième enfant.

Le Parc version chrysalide
Je me souviens d'une de mes premières sorties au parc avec mes deux enfants.  Dans ce nouvel univers, mes gestent devaient certainement trahir mon manque d'entrainement. Mes enfants, eux, sympathisent immédiatement avec d'autres enfants et me voilà racontant mon aventure de père au foyer à une des mamans. Surprise et étonnement devant l'OMNI que je suis devenu (Objet Maternant Non Identifié) et soulagement lorsque j'explique que ma femme travaille une partie de son temps depuis notre domicile. "Ah je comprends mieux !" me répond-elle. "Je n'ai évidemment pas été lâché dans la nature comme cela. Vous pensez bien !" lui rétorquais-je sur un ton sarcastique.  

Le Parc version papillon
La scène se passe dans le bac à sable d'un parc. Mes petites filles y jouaient tranquillement, sous mon oeil protecteur. Je remarque immédiatement un enfant plus turbulent et plus violent que les autres. Effectivement au bout de quelques minutes je le vois attraper un tracteur en plastique, le soulever dans les airs et le projeter violemment sur le crane d'un autre garçon. Ouaaouhhh ! Quelle violence ! J'avais déjà remarqué que les bacs à sable étaient le reflet de notre société et qu'ils portaient en eux toute la palette des émotions et sentiments humains. J'ai connu les bousculades pour un jouet, les projections de sable, les grosses colères, j'ai même reçu une très légère claque par un enfant de 2 ans que j'essayais de résonner. Mais un tel déchaînement de  violence, à cet âge là, c'est relativement nouveau pour moi. Je me tourne vers la maman le regard implorant une intervention de sa part. Elle se tourne vers moi et m'explique alors qu'il est comme cela depuis quelques temps, qu'elle est désemparée face à ce comportement et que malheureusement à cet âge là il ne comprend pas ce qu'on lui dit. Ravi de partager ma courte expérience je lui réponds qu'au contraire il comprend tout. Je lui explique alors que nous avons également eu une période où notre aîné avait décidé de nous frapper lorsqu'il était en colère et que la solution était la fermeté devant ce type de comportement. Rassérénée, elle menace alors son enfant de rentrer à la maison s'il recommence. Ce qui évidemment ne manque pas d'arriver quelques instants plus tard. Elle l'attrape alors avec détermination, lui annonce qu'ils rentrent de ce pas. Voilà une réaction pleine de bon sens, me dis-je. Une menace proférée et mise à exécution. Une bonne crise qui ne sera pas gâchée. Je l'encourage le regard approbateur et surtout ravi qu'on ait vu enfin en moi un père tout aussi capable qu'une mère.

Ma joie sera de courte durée. Une dizaine de minutes plus tard je me retourne et je tombe sur cet enfant et sa maman en train de jouer ensemble sur un autre jeu. Mon sang ne fait qu'un tour. Je suis hors de moi. S'il y a une chose qu'un enfant doit comprendre c'est que les limites imposées par ses parents sont fixes et pas flexibles. J'ai beaucoup hésité à retourner voir la maman pour le lui dire mais je me suis finalement abstenu. Après tout chacun est libre d'avoir tort !

Ce jour là, au delà de mon agacement devant ce comportement, j'ai eu le sentiment d'avoir véritablement gagné mes gallons de maman. 

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